Un monde sans entreprise
Un monde sans entreprise est un monde bien étrange parce que c'est un monde qui n'entreprend pas. La Palice, mon cher ami La Palice en aurait dit autant... Mais ce qu'il aurait oublié de dire, c'est qu'un monde qui n'entreprend pas est un monde qui refuse la prise de risque, qui ignore les défis qui s'offrent à lui, qui s'interdit de se fixer des objectifs.
Un monde sans entreprise est un monde bien étrange parce que c'est un monde qui n'entreprend pas. La Palice, mon cher ami La Palice en aurait dit autant... Mais ce qu'il aurait oublié de dire, c'est qu'un monde qui n'entreprend pas est un monde qui refuse la prise de risque, qui ignore les défis qui s'offrent à lui, qui s'interdit de se fixer des objectifs.
Un monde sans entreprise est un monde bien monotone puisque c'est un monde sans entrepreneur. La Palice, mon toujours aussi cher ami La Palice, jubile, je lui ôte les mots de la bouche... Je le compléterai en précisant, non sans humour, que si morne soit cette perspective d'un monde où personne ne rêverait de quelque conquête que ce soit et de quelque aventure qu'il puisse être... La plus belle conquête de l'homme reste le cheval et sa plus belle aventure reste sa femme (Robert Redford, qui s'y connaît aussi bien en chevaux qu'en femmes me murmure dans l'oreillette qu'avec le cheval, c'est pour le meilleur et qu'avec la femme... vous trouverez par vous-même).
Un monde sans entreprise est également un monde sans projet et donc un monde sans espoir. Si l'entreprise est un projet, ceux qui s'y investissent le font dans l'espoir que ce projet aboutisse, qu'il réussisse et pourquoi pas qu'il triomphe... Ce projet d'entreprise est aussi un projet de vie et ce projet règle à lui seul une question éminemment importante pour l'homme : Que fais-je ? L'homme passe sa vie à se poser 3 questions : "d'où est ce que viens ?", "qu'est-ce que je fais ?" et "où est-ce que j'irai ?", l'entreprise lui permet de supprimer à elle-seule un tiers de ses tracasseries... C'est plutôt pas mal pour une fiction juridique, non ?
Un monde sans entreprise, c'est aussi un monde sans progrès mais je ne suis pas convaincu que le progrès au sens de l'Homme soit un progrès au sens de l'humanité... L'entreprise a permis de grandes réalisations, elle a favorisé les plus grandes inventions et a engendré les plus importantes dérives... L'entreprise a permis la création de richesses, d'une production et a donc fait valoir une notion capitale : la productivité... Et de tout temps, l'homme a cherché à augmenter cette productivité... D'abord, il y eut l'homme, puis les animaux, puis la roue, et puis l'homme s'est rendu compte qu'il fallait une motivation pour que tout ça avance...
Un monde sans entreprise, c'est un monde sans motivation et pour motiver, l'homme inventa bien des choses... L'argent, bien sûr, mais ça ne marche pas avec les animaux... La carotte, mais ça ne marche pas avec les carnivores... Le bâton, et ça, c'est universel... Tout le monde peut avancer à grands coups de bâton... Puis l'homme se raffina, le bâton devint fouet...
Nicolas Lechner
Octobre 2009
Note : Un monde sans... est une série de textes créée par mon ami John Brett et je vous recommande de les lire. Ce texte est, en quelque sorte, un épisode spécial.
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